La maladie parodontale
Qu’est ce que le parodonte ?
Le parodonte : du grec para : autour de, et odontos : dent.
Il est constitué par l’ensemble des tissus qui entourent et soutiennent la dent. Ces tissus sont au nombre de 4 :
- la gencive,
- l’os alvéolaire (mandibulaire pour la machoire inférieure et maxillaire pour la machoire supérieure),
- le ligament alvéolo-dentaire (qui relie la racine à l’os)
- le cément (qui recouvre la racine dentaire et dans lequel s’ancrent les fibres du ligament).
On parle donc de maladies parodontales, traitement parodontal / soins de parodontologie (effectués par un parodontiste).
Les maladies parodontales sont connues par le grand public sous le nom de «déchaussement des dents ».
La maladie parodontale
Il s’agit d’une maladie inflammatoire d’origine infectieuse (bactérienne).
La plaque dentaire ou biofilm (accumulation de bactéries) se dépose entre chaque brossage. En cas de techniques de brossage inadaptées ou inefficaces, cette plaque s’accumule au niveau gingival et se transforme en tartre en se minéralisant. La gencive se défend en devenant inflammatoire, c’est le stade de la gingivite. La gencive est rouge, enflée et peut saigner au brossage.
A ce stade, les lésions sont réversibles. Les soins locaux, tel que le brossage adapté et un ou plusieurs détartrages, suffisent à la guérison sans séquelle.
Sous l’effet cumulé de facteurs de risque parodontaux et d’accumulation de plaque et de tartre, la gingivite peut évoluer en parodontite et atteindre les tissus parodontaux profonds.
La plaque bactérienne colonise la racine de la dent sous la gencive enflée (créant une poche parodontale). L’inflammation s’installe et détruit le parodonte.
En l’absence de traitement, la résorption osseuse évolue de façon irréversible. La dent peut migrer, devenir mobile.
Le traitement parodontal permet d’éliminer le tartre et l’accumulation bactérienne sous la gencive, maitriser l’inflammation et stopper la perte osseuse.
La dent ne récupèrera pas le parodonte perdu.
L’objectif est de ne pas laisser les bactéries se réinstaller sous la gencive, il faut maintenir l’état de stabilité parodontale obtenue après traitement et cicatrisation. On parle donc de stabilité et non de guérison. Le nettoyage inter-dentaire quotidien et les détartrages réguliers tout au long de la vie en sont la garantie.
Les signes de la maladie parodontale
Il s ‘agit d’une infection indolore le plus souvent, les signes ressentis peuvent être :
saignements au brossage (absents chez les patients fumeurs),
- hypersensibilités au froid,
- récessions gingivales et visibilité des racines dentaires,
- apparition d’espaces entre les dents avec d’éventuels tassements alimentaires,
- mobilités et/ou migrations dentaires,
- mauvaise haleine persistante (halitose liée à une « surpopulation » bactérienne sous gingivale).
Les facteurs de risque parodontaux
Même si la cause est toujours bactérienne, les parodontites apparaissent chez certains individus et pas chez d’autres : nous n’avons pas la même susceptibilité.
- Terrain familial : une déficience génétique d’un composant cellulaire du système immunitaire peut augmenter les risques de développer une parodontite.
De nombreuses maladies, et principalement le diabète, peuvent perturber le fonctionnement du système immunitaire et rendre le patient plus vulnérable aux agressions bactériennes parodontales. - Le tabac est reconnu comme un facteur de risque majeur dans la progression des maladies parodontales.
Le mécanisme d’action du tabac est lié à ses nombreux composants nocifs.Les mécanismes de défense vis-à-vis des bactéries sont altérés. La vascularisation de la gencive est réduite.
Les symptômes associés à l’inflammation sont très souvent masqués (pas de saignement). La réponse tissulaire aux traitements parodontaux est moins favorable (en particulier si la consommation de tabac est importante). - Le stress
S’il est intense ou chronique, il peut affaiblir le système immunitaire et donc la réponse de l’hôte aux infections, influençant ainsi l’apparition ou l’évolution des maladies parodontales. - L’imprégnation hormonale
Les périodes de puberté, grossesse et ménopause sont marquées par de fortes variations hormonales pouvant créer un déséquilibre immunitaire et une prédisposition à l’inflammation de la gencive.
Chez la femme enceinte, une gingivite appelée « gravidique » peut s’installer, elle est bégnine. Elle peut aussi révéler et accélérer une parodontite préexistante.